Quel est le risque à long terme d'AVC ischémique ipsilatéral chez les patients présentant une sténose carotidienne asymptomatique sévère ?
Les patients inclus dans cette analyse rétrospective présentaient une sténose de 70 à 99 % de ≥ 1 artère carotide identifiée entre 2008 et 2012 et n'avaient aucun antécédent d'accident ischémique transitoire (AIT)/AVC au cours des 6 mois précédents. Si un patient avait une sténose sévère asymptomatique bilatérale, chaque artère était évaluée indépendamment. Le critère de jugement principal était l'AVC ischémique aigu ipsilatéral à la carotide sévèrement sténosée.
Un total de 4 230 artères présentant une sténose sévère asymptomatique chez 3 737 patients ont été incluses dans l'analyse finale : 133 (3,1 %) AVC ischémiques carotidiens sont survenus chez 129 (3,5 %) patients sur une moyenne de 4,1 années de suivi. Le taux annuel d'AVC ipsilatéral était de 0,9 % (intervalle de confiance à 95 %, 0,7-1,2 %).
Dans cette étude rétrospective de patients présentant une sténose carotidienne asymptomatique sévèrement sténosée sans intervention chirurgicale, le risque annuel d'AVC ipsilatéral était d'environ 1 %.
Il n'est pas certain que la prise en charge médicale ou l'intervention chirurgicale (endartériectomie carotidienne ou stenting carotidien) soit supérieure chez les patients présentant une sténose carotidienne asymptomatique sévère.
Dans cette étude rétrospective, le risque annuel d'AVC lié à la carotide chez ces patients n'était que d'environ 1 %. Compte tenu de ce faible risque annuel, le taux de complications d'une intervention chirurgicale pour une maladie asymptomatique devrait être extrêmement faible pour fournir un profil risque-bénéfice favorable. L'essai multicentrique CREST-2 en cours de recrutement (NCT02089217), dans lequel les patients atteints de sténose carotidienne sévère asymptomatique sont randomisés pour recevoir un traitement médical plutôt qu'une intervention, aidera à clarifier la meilleure approche pour ces patients.
ARTICLE 2 : Preclinical atherosclerosis and cardiovascular events: Do we have a consensus about the role of preclinical atherosclerosis in the prediction of cardiovascular events?Poredos B et Coll, Atherosclerosis, Volume 348, May 2022, Pages 25-35
L'athérosclérose a une longue phase préclinique et le risque d'événements cardiovasculaires (CV) peut être élevé chez les sujets asymptomatiques. Les facteurs de risque conventionnels fournissent des informations sur la probabilité statistique de développer des événements CV, mais ils manquent de précision chez les sujets asymptomatiques. Cette revue vise à résumer le rôle de certains indicateurs largement diffusés de l'athérosclérose précoce dans la prédiction des événements CV.
Le premier indicateur mesurable du processus athéroscléreux est le dysfonctionnement endothélial, mesuré par la dilatation médiée par le flux (FMD) de l'artère brachiale. Cependant, une réduction de la fièvre aphteuse est un meilleur prédicteur d'événements CV futurs chez les patients atteints d'une maladie CV existante que chez les personnes apparemment en bonne santé.
Alternativement, la mesure de l'épaisseur intima-média de l'artère carotide n'améliore pas la valeur prédictive des scores des facteurs de risque, tandis que la détection de plaques athérosclérotiques asymptomatiques dans les artères carotides ou fémorales communes par échographie indique un risque CV élevé.
Le score clacique est une aide robuste et validée dans l'estimation des changements vasculaires et du risque, ce qui peut améliorer la stratification du risque au-delà des facteurs de risque traditionnels avec une exposition aux rayonnements relativement faible.
La rigidité artérielle de l'aorte, mesurée par la vitesse de l'onde de pouls carotido-fémorale, est un marqueur indépendant du risque CV au niveau de la population, mais elle n'est pas recommandée comme procédure de routine en raison des difficultés de mesure.
Un faible indice cheville-bras (IPS) indique une athérosclérose limitant le débit dans les membres inférieurs et indique un risque CV élevé, tandis qu'un ICB normal n'exclut pas une athérosclérose asymptomatique avancée.
De nouveaux biomarqueurs circulants sont associés au processus athéroscléreux. Cependant, en raison d'une spécificité limitée, leur capacité à améliorer la classification des risques reste actuellement faible.
Article 3 : Gliflozins in the Management of Cardiovascular Disease,Braunwald E, NEJM 20221;386:2024-2034
SYNTHESE




Aprs l’arrêt d’un THM, il est necessaire de maintenir un suivi medical specifique comprenant entre autres un suivi gynécologique annuel mais aussi la réalisation des examens dedépistage des différents cancers gynécologiques (en particulier pour le cancer du sein) en fonction des facteurs de risque individuels de chaque patiente (avis d’expert).

Les nouvelles recommandations de la Société Savante Américaine de référence sur la Ménopause (NAMS) ouvrent la voie à de plus en plus de prescriptions de Thérapie Hormonale aux États-Unis (THM).
Ces nouvelles recommandations ont notamment fait du bruit parce qu’elles viennent du pays d’origine de l’étude de 2002 (Women Health Initiative : WHI) qui avait provoqué la baisse de la prescription de THM non seulement en Amérique du nord mais aussi en Europe. Les nouvelles études publiées depuis remettent largement en cause les conclusions de ladite étude et ont mené à la mise à jour attendue des recommandations américaines.
Rappelons quelques chiffres : aux États-Unis, environ 40% des femmes prenaient un THM à un moment de leur ménopause en 2001, contre 12% maintenant, du fait de cette étude. En France, on passe de 35% en 2001 à 7% aujourd’hui, et le chiffre est en constante diminution, tandis qu’aux États-Unis on observe maintenant une augmentation de la prescription de THM, qui devrait s’accentuer avec ces nouvelles recommandations !
Un aperçu
Les dernières recommandations de la Société Nationale Américaine de Ménopause (NAMS) sur le THM dataient de 2017, en ce mois de juillet 2022 viennent d’être publiées les nouvelles recommandations après une revue exhaustive de la littérature récente.
Elles paraissent 20 ans exactement après la publication de l’étude randomisée de prévention primaire cardiovasculaire WHI (Women Health Initiative) en 2002 qui fut à l’origine de cette baisse majeure sur le plan international de la prescription du THM.
Ces nouvelles recommandations sont désormais beaucoup moins restrictives, elles rappellent l’intérêt majeur du THM en début de ménopause pour améliorer la qualité de vie, prévenir le risque fracturaire et soulignent combien le THM est bénéfique en ce début de ménopause et sans véritable limite d’âge de poursuite de prescription en évaluant constamment la balance bénéfices / risques de façon personnalisée. Par ailleurs est rappelée l’absence de limite de temps de prescription des estrogènes locaux dans le cadre du Syndrome Génito-urinaire de la Ménopause (SGM).
Les points forts de ces nouvelles recommandations
Les points importants des nouvelles recommandations de la NAMS, telles que publiées en anglais en ce mois de juillet 2022 dans The 2022 Hormone Therapy Position Statement of The North American Menopause Society Advisory Panel, peuvent être résumées, traduites et précisées de la manière suivante.
(publiées dans Menopause: The Journal of The North American Menopause Society Vol. 29, No. 7, pp. 767-794)
• Sur la prescription de THM :
- Le THM reste le traitement le plus efficace sur la symptomatologie vasomotrice, le Syndrome Génito-urinaire de la Ménopause (SGM), la prévention de la perte osseuse et des fractures.
- La personnalisation et la décision partagée avec réévaluations régulières restent la clé pour déterminer de façon individuelle la balance bénéfices / risques avec conseils dans l’usage de la dose appropriée, la durée, le schéma, la voie d’administration pour soulager la symptomatologie et atteindre les objectifs attendus.
- Le THM n’a pas à être arrêté à 60 ou 65 ans et peut être poursuivi après 65 ans si des bouffées vasomotrices persistent pour améliorer la qualité de vie ou pour prévenir l’ostéoporose après évaluation de la balance bénéfices risques de cette poursuite.
- Pour les femmes présentant un Syndrome Génito-urinaire de la Ménopause (SGM) les estrogènes locaux ou des traitements non estrogéniques peuvent être utilisés à n’importe quel âge et poursuivis si nécessaire.
• Sur l’Insuffisance Ovarienne Prématurée (IOP) :
- Les femmes présentant une ménopause précoce ou anticipée (avant 40-45 ans) ou une Insuffisance Ovarienne Prématurée (< 40 ans) sont plus à risque de perte osseuse, de maladies cardio- vasculaires, de troubles affectifs et cognitifs du fait de l'hypo-oestrogénie. Il est recommandé de mettre en place un THM au moins jusqu’à l’âge classique de ménopause à moins d’une contre-indication à son utilisation.
• Sur l’évaluation des risques d’un THM :
- Il est recommandé une stratification des risques en fonction de l’âge et du temps de ménopause installée.
- Les bénéfices du THM l’emportent sur les risques chez les femmes symptomatiques en bonne santé qui ont moins de 60 ans et sont à moins de 10 ans de ménopause installée.
- Les voies transdermiques et la baisse des doses peuvent diminuer les risques thrombo-emboliques veineux et les accidents vasculaires cérébraux.
- Il existe peu d’études de qualité (études randomisées et essais contrôlés) sur les risques de la poursuite du THM chez des femmes âgées de plus de 60 ou 65 ans même si des études observationnelles suggèrent un risque rare potentiel de cancer du sein avec l’allongement du temps de suivi du THM.
- Pour certaines femmes après cancer du sein et de l’endomètre, les données observationnelles montrent que l’utilisation à faible dose d’estrogènes locaux vaginaux, pour celles qui ne répondent pas aux traitements non hormonaux semble, est sûre et améliore grandement leur qualité de vie.
- Le risque de cancer du sein n’augmente pas de façon sensible avec un THM combiné estro-progestatif à court terme et diminuerait avec un estrogène seul.
- Les préparations de composés bio identiques présentent un problème de sécuritéen l’absence de régulation et de surveillance minimales gouvernementales (surdosage, sous-dosage, présence d’impureté, de manque de stérilité, de manque d’efficacité scientifique, de sécurité et manque d’affichage des risques).
Conclusion
On peut espérer que ces recommandations américaines, qui s’alignent de plus en plus avec celles de la International Menopause Society (IMS) et du Groupe d’étude sur la Ménopause et le Vieillissement Hormonal (GEMVI) contribueront à ce mouvement de reconsidération du THM et aideront plus de femmes à pouvoir y accéder, à l’étranger comme en France pour leur permettre de vivre mieux cette période de vie souvent compliquée et impactante pour nombre d’entre elles.
Source: The 2022 Hormone Therapy Position Statement of The North American Menopause Society Advisory Panel
Lien : https://www.menopause.org/docs/default-source/professional/nams-2022-hormone-therapy-position-statement.pdf
L'aspect CARDIO VASCULAIRE du THM
Source :
https://reader.elsevier.com/reader/sd/pii/S2468718921000672?token=A3C18A8F30AF8694424458337963A4DBBAE8AE3E11997A28C475942B7DDCDD1D319CD80ADCC0FE4B2A347F5086497D19&originRegion=eu-west-1&originCreation=20230220094428
http://gemvi.org/wp-content/uploads/2022/06/actu-62-1610615800.pdf
https://vimeo.com/showcase/7482226/video/645828787
A lire : https://www.afterwork.vc/articles/the-future-of-menopauseLes prédictions sur les futurs futurs sont toujours en partie excitantes, en partie dystopiques et entièrement spéculatives. Voici quelques-uns des nôtres :
L'avenir de la ménopause impliquera probablement une concentration continue sur l'amélioration de la qualité de vie des femmes qui vivent cette transition naturelle. Bien que la ménopause soit une partie naturelle du processus de vieillissement, elle peut s'accompagner d'une gamme de symptômes physiques et émotionnels qui peuvent affecter le bien-être d'une femme.
Les progrès de la technologie médicale et de la recherche peuvent fournir de nouveaux traitements ou thérapies pour gérer les symptômes de la ménopause, tels que les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes, les sautes d'humeur et la sécheresse vaginale. L'hormonothérapie substitutive (HTS) reste une option de traitement courante, mais de nouvelles thérapies non hormonales sont également en cours de développement, notamment des médicaments et des suppléments qui peuvent aider à soulager les symptômes.
De plus, l'importance des facteurs liés au mode de vie, tels que l'exercice, l'alimentation et la réduction du stress, dans la gestion des symptômes de la ménopause et la promotion de la santé globale à ce stade de la vie, suscite probablement une attention croissante.
Dans l'ensemble, à mesure que notre compréhension de la ménopause et de ses effets continue d'évoluer, nous pouvons nous attendre à des progrès continus dans l'amélioration du bien-être et de la qualité de vie des femmes pendant et après la ménopause.

