Obesity and contraceptive use: impact on cardiovascular risk;
Obésité et utilisation de contraceptifs : impact sur le risque cardiovasculaire
Giuseppe MC Rosano et Coll, ESC Heart Failure (2022) Published online in Wiley Online Library (wileyonlinelibrary.com) DOI: 10.1002/ehf2.14104
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/ehf2.14104
Article libre d'accès
L'obésité et les produits contraceptifs contenant des œstrogènes sont des facteurs de risque cardiovasculaire indépendants bien connus. Cependant, un nombre important de femmes obèses continuent de recevoir des prescriptions de produits hormonaux contenant des œstrogènes pour leur contraception.
Nous avons mené une revue pour discuter des dernières preuves, des recherches en cours et des questions controversées sur l'effet synergique de l'obésité et de l'utilisation de contraceptifs, en termes de risque cardiovasculaire.
Il existe des preuves irréfutables d'une interaction entre l'obésité et la contraception dans l'augmentation du risque cardiovasculaire.
Les femmes qui présentent à la fois une obésité et l'utilisation de contraceptifs oraux combinés (COC) ont un risque plus élevé (entre 12 et 24 fois) de développer une thromboembolie veineuse que les utilisatrices non obèses non COC.
Les données discutées ici offrent de nouvelles perspectives pour augmenter les cliniciens sensibilisation au risque cardiovasculaire dans la prise en charge clinique des femmes obèses.
L'effet synergique de l'obésité et des COC sur le risque de thrombose veineuse profonde doit être pris en compte lors de la prescription d'une contraception hormonale. Les progestatifs sont une alternative plus sûre aux COC chez les patients en surpoids ou obèses.
Les femmes obèses prenant des contraceptifs doivent être considérées comme une population "à risque" et, à ce titre, elles doivent recevoir des conseils pour modifier leur mode de vie, en évitant d'autres facteurs de risque cardiovasculaire, en tant que forme de prévention primaire. Cette indication devrait être étendue aux femmes jeunes, car les données montrent que les COC doivent être évités chez les femmes obèses de tout âge.

Synthese
La recommandation est de faire preuve de prudence lors de l'utilisation des COC chez les patients en surpoids et obèses, en choisissant les alternatives les plus sûres lors de la prescription d'une contraception hormonale en raison de la prévalence mondiale croissante de l'obésité.
Actuellement, l'obésité associée à un mode de vie sédentaire mérite une attention particulière lors de la prescription d'une contraception hormonale en raison d'un risque excessif de MTEV.
Les recommandations de l'OMS, du Center for Disease Control (CDC) et des critères d'éligibilité médicale du Royaume-Uni (UKMEC) prévoient le grade 1 (une condition pour laquelle il n'y a aucune restriction à l'utilisation de la méthode) à tous les POP, y compris les pilules, DIU ou implants pour les femmes ayant un IMC ≥ 30 kg/m 2 . 31 - 33 En outre, l'OMS, les CDC et l'UKMEC fournissent des recommandations de grade 2 pour les pilules progestatives et les implants progestatifs seuls lorsque plusieurs facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, tels que le tabagisme, le diabète, l'hypertension, l'obésité et les dyslipidémies coexistent. 31 - 33
Les POP (The progestogen-only pill) doivent être considérés comme une alternative plus sûre que les COC chez les femmes obèses et chez les femmes cumulant plusieurs risques thromboemboliques qui recherchent une contraception hormonale.
ARTICLE 3

Recommandations de prescription de la contraception
in 120 questions en gynécologie-obstétrique
Libre d'accés pour contraception et diabète et d'autres thémes
Diabète de type 1
On peut proposer selon la période de la vie génitale et l’évolution du diabète, les méthodes contraceptives suivantes.
Pilule microprogestative
Contraception particulièrement adaptée dans cette situation car elle n’augmente pas le risque de thrombose artérielle.
La meilleure efficacité contraceptive est assurée par celle au désogestrel (Optimizette® et autres génériques).
Implant progestatif (Nexplanon®)
Efficacité majeure, pas de majoration du risque de thrombose artérielle.
La pose nécessite une courte formation.
DIU (cuivre ou lévonorgestrel)
Tout comme l’implant et la pilule microprogestative, pas de majoration du risque thrombotique artériel avec le DIU au lévonorgestrel.
Il n’existe pas plus de risque infectieux chez la femme diabétique que chez la non-diabétique lors de la pose d’un DIU, il n’y a donc pas d’intérêt à une antibioprophylaxie.
Macroprogestatifs oraux (hors AMM)
Contre-indication ou précaution d’emploi : antécédent de thrombose veineuse ou artérielle.
Indiqués : Lutéran® chlormadinone 10 mg par jour, Colprone® médrogestone 10 mg par jour, Lutényl® nomégestrol 5 mg par jour, Surgestone® promégestone 500 mg par jour, au minimum 20 jours sur 28.
Œstroprogestatifs (pilule, patch, anneau vaginal)
Contre-indication en présence d’un seul des facteurs de risque suivants associé au diabète :
tabagisme ;
âge > 35 ans ;
surpoids-obésité ;
hypertension artérielle ;
dyslipidémie (y compris contrôlée) ;
migraine simple ou avec aura ;
antécédent familial au 1er degré d’infarctus du myocarde ou d’AVC avant 55 ans chez les hommes ou avant 65 ans chez les femmes ;
diabète connu depuis plus de 20 ans ;
complication cardiovasculaire du diabète : rétinopathie proliférante, néphropathie avec insuffisance rénale, neuropathie, pathologie cardiovasculaire.
En l’absence de contre-indication, la prescription devra concerner en première intention une pilule oestroprogestative de 2e génération avec un faible dosage en éthinyloestradiol.
Le patch et l’anneau vaginal sont contre-indiqués en première intention car contenant un progestatif de 3e génération.
La contraception locale, dont le préservatif, est à éviter car d’efficacité insuffisante.
L’acétate de médroxyprogestérone injectable (Dépo-Provera®) possède les mêmes restrictions d’utilisation que les oestroprogestatifs dans cette situation.
L’utilisation de NorLevo® et d’EllaOne® en contraception d’urgence est possible.
Diabète de type 2
Les oestroprogestatifs sont classiquement contre-indiqués.
On peut utiliser, une femme souvent multipare, âgée (diabète tardif), qui a en général des facteurs de risque cardiovasculaire :
les DIU au cuivre ou au lévonorgestrel ;
les microprogestatifs : pilule au désogestrel (Optimizette® et autres génériques), implant progestatif (Nexplanon®) ; v les macroprogestatifs oraux (hors AMM, cf . supra ) ;
la stérilisation tubaire.
Commentaire
Hormones, MTEV, une interaction étroite que l'on connaît de mieux en mieux et qu'il faut donc prévenir : contraception en général, celle des diabétiques, la ménopause et enfin les transgenres. Le médecin vasculaire se doit de bien connaître ces interactions et de les dépister. La survenue d'une MTEV (TVP et ou EP) chez une femme jeune entraînera toujours des restrictions pour une contraception hormonale future, il en est de même pour la ménopause. Pour les diabétiques il y a des règles à suivre pour la contraception. Pour les transgenres il est important de connaître là aussi les interactions hormonales notamment viv à vis du risque de MTEV.

L' indispensable : https://www.gemmat-thrombose.fr/wp-content/uploads/2019/11/GEMMAT-3volets-Hormones-web2.pdf