Mécanisme d’action

À faible dose (moins de 300 mg), l’aspirine exerce un effet antiagrégant plaquettaire en inhibant de façon irréversible la cyclooxygénase 1 (COX-1) au sein des plaquettes, ce qui bloque la formation de thromboxane A2.  À des doses plus élevées (supérieures à 300 mg), l’aspirine inhibe également la COX-2, entraînant une diminution de la production de prostaglandines, ce qui explique ses effets antalgiques et antipyrétiques.

Indications

• Prévention des maladies coronariennes, cérébrovasculaires et vasculaires périphériques

• Syndromes coronariens aigus et accidents vasculaires cérébraux ischémiques

• Prévention de la prééclampsie chez les femmes à risque modéré ou élevé

• Douleurs légères à modérées, migraines aiguës et états fébriles

• Réduction du risque de cancer colorectal chez les personnes atteintes du syndrome de Lynch

Effets indésirables importants

• Dyspepsie (troubles digestifs, brûlures d’estomac, douleurs abdominales)

• Risque accru de saignements et d’anémie (hémorragies digestives, saignement du nez ou des gencives, hémorragie cérébrale) 

• Hypersensibilité : crises d’asthme, angio-œdème, urticaire, rhinite

Interactions importantes

Classées comme sévères dans le BNF, avec au moins un cas rapporté :

• Autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : risque accru d’effets indésirables

• Anticoagulants oraux, héparine, antiagrégants plaquettaires : augmentation du risque hémorragique

• Méthotrexate à forte dose : risque accru de toxicité

• Certains antidépresseurs (IRS), diurétiques, corticoïdes, antidiabétiques, antihypertenseurs (IEC, ARA II)
  
  

  L’aspirine peut interagir avec un large éventail d’autres médicaments, les préoccupations principales étant une augmentation du risque de saignement et de néphrotoxicité.
  Il est recommandé de vérifier les interactions potentielles dans la base de données locales.

  Précautions d’emploi

  • Éviter l’aspirine en cas d’antécédent de réaction d’hypersensibilité à l’aspirine ou à un autre AINS (en raison du risque de réactions croisées).

  • Utiliser avec prudence en cas de :

    • Asthme

    • Anémie ou risque hémorragique élevé

    • Antécédent d’ulcère gastroduodénal

    • Déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD)

    • Antécédent de goutte (l’aspirine peut augmenter l’uricémie et déclencher une crise)8

    • Thyrotoxicose

  Prescription en cas d’insuffisance rénale ou hépatique

  • Prudence en cas d’insuffisance rénale ou hépatique légère à modérée.

  • Éviter en cas d’insuffisance sévère.

  • Si un traitement est nécessaire pour la prévention secondaire des maladies cardiovasculaires, consulter un spécialiste.

  Grossesse et allaitement

  • Pendant la grossesse, l’aspirine à faible dose est considérée comme sûre, sans augmentation du risque de malformations congénitales.

  • Éviter l’aspirine à forte dose après 30 semaines de grossesse en raison de risques multiples pour le fœtus (en France, l’aspirine est contre-indiquée à partir du 6e mois, sauf indication médicale spécifique à faible dose). 

  • L’aspirine passe dans le lait maternel : l’allaitement est déconseillé pendant le traitement, en raison du risque de syndrome de Reye chez le nourrisson.

  Rapport coût-efficacité

  • L’aspirine est très économique : un traitement de 28 jours à 75 mg coûte généralement moins de 1 £ au Royaume-Uni.

  Remarques sur l’implication des patients

  • Aucun patient n’a été impliqué dans la rédaction de cet article.

  Questions pour la pratique

  • Lors de la prescription d’aspirine pour un patient atteint de maladie cardiovasculaire, avez-vous évalué son risque individuel et discuté avec lui de la réduction attendue grâce à l’aspirine ?

  • À quelle fréquence évaluez-vous les facteurs de risque d’hémorragie digestive avant de prescrire de l’aspirine au long cours ?

• SYNTHESE par NotebooKLM
  
  Ce document est une ressource complète de "Prescription pratique" sur l'aspirine, conçue pour les prescripteurs médicaux et non médicaux.  Il aborde les multiples indications de l'aspirine, telles que la prévention des maladies cardiovasculaires, le traitement des syndromes coronariens aigus, la prévention de la prééclampsie, et son rôle dans la réduction du risque de cancer colorectal pour le syndrome de Lynch. Le texte explique le mécanisme d'action de l'aspirine à différentes doses et les considérations essentielles avant de la prescrire, incluant le dépistage des symptômes gastro-intestinaux et l'évaluation du risque de saignement. Il détaille également les effets indésirables majeurs, comme les saignements et l'hypersensibilité, tout en fournissant des orientations sur la surveillance des patients sous traitement et la durée de la prescription.
  
  Commentaire
  
  Il est dommage que cet article ne soit pas libre d'accès .
  Les articles de la série "prescription pratique" sont toujours d'excellente facture et pratique.
  L'aspirine est un des couteaux suisses de la médecine actuelle malgré son grand âge et avec toujours du succès.  Cependant des effets secondaires existent , ne pas banaliser sa prescription. Un point important : si l'aspirine a été longtemps prescrite en prévention primaire CV , ce n'est plus le cas, à de rares exceptions, le risque hémorragique l'emportant sur le RCV. En prévention secondaire CV toutefois, c'est une indication majeure.
  
  Le mot de la fin
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