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Pierre Desproges " Les deux tiers des enfants du monde meurent de faim, alors même que le troisième tiers crève de son excès de cholestérol."
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Jean Lemieux " Le cholestérol, ça ressemble aux westerns : il y a un bon et un méchant"
LDL Cholesterol Management Simplified in (Adults) - Lower for Longer is Better: Guidance from the National Lipid Association, Gestion simplifiée du cholestérol LDL chez les adultes : un taux plus bas et plus longtemps, c'est mieux : conseils de la National Lipid Association
Jackson, Elizabeth J. et al.
Journal of Clinical Lipidology, 2025
https://www.lipidjournal.com/article/S1933-2874(25)00317-4/fulltext
https://www.lipidjournal.com/article/S1933-2874(25)00317-4/fulltext
Article libre d'accès
Les points clefs
1. La morbidité et la mortalité associées aux maladies cardiovasculaires athéroscléreuses (MCVA) sont en hausse après des décennies de déclin constant, avec une incidence croissante observée chez les populations plus jeunes et d'âge moyen ; les MCVA restent la première cause de décès aux États-Unis.
2. Les lipoprotéines de basse densité (LDL) sont les éléments constitutifs de la plaque de paroi artérielle.
3. Le cholestérol à lipoprotéines de basse densité (LDL-C) est un marqueur validé de la quantité de LDL plasmatique. Il s'agit d'un marqueur de substitution de la charge en lipoprotéines athérogènes circulantes, principales responsables de la formation de plaques intimales .
4. La réduction du LDL-C améliore les résultats de l’ASCVD.
5. Avec le traitement, les événements ASCVD sont réduits proportionnellement au degré de réduction du LDL-C.
6. Le niveau de risque de MCVA doit déterminer l’intensité du traitement visant à réduire le taux de LDL-C.
7. Des tests lipidiques doivent être effectués régulièrement chez les adultes pour évaluer le risque de MCVA et pour surveiller l’efficacité et l’observance du traitement de réduction du LDL-C.
8. Les données probantes montrent que l’obtention de niveaux de LDL-C aussi bas que 10 à 40 mg/dL est sans danger pour les patients.
9. Il convient d’envisager l’orientation vers des spécialistes des lipides pour la prise en charge du patient complexe.
10. Les principaux objectifs de la gestion du LDL-C sont d'atteindre un niveau acceptable pour la catégorie de risque du patient et de le maintenir au fil du temps, car un niveau plus bas pendant plus longtemps est préférable pour réduire le risque de MCV
Le LDL-C comme biomarqueur du risque de MCVA

Le LDL-C comme biomarqueur du risque de MCVA
La MCVA est la principale cause de décès aux États-Unis et dans le monde, représentant environ 25 % de tous les décès aux États-Unis. Les facteurs de risque fixes et modifiables de développement de la MCVA comprennent :
Sexe
Âge
Antécédents familiaux et prédisposition génétique
Surpoids et obésité
Tabagisme et autres formes de consommation de nicotine
Hypertension
Résistance à l'insuline, prédiabète, diabète sucré
Lipoprotéines athérogènes, y compris le LDL-C, la lipoprotéine (a) et les restes riches en triglycérides
Affections pro-inflammatoires et pro-thrombotiques telles que les maladies inflammatoires systémiques chroniques
La mauvaise qualité et/ou la quantité de sommeil, ainsi que les déterminants sociaux de la santé, sont des facteurs émergents augmentant les risques
Modification du mode de vie pour réduire le LDL-C
Les recommandations pour le traitement de pathologies telles qu'un taux élevé de LDL-C soulignent l'importance d'adopter de saines habitudes de vie. Les points suivants doivent être abordés avec chaque patient à chaque consultation :
Des habitudes alimentaires saines
Exercice régulier
Un sommeil réparateur adéquat
Éviter les comportements à risque (par exemple, la consommation excessive de tabac ou d'alcool).
Gestion du stress
Favoriser des relations saines

Intervalles de dépistage des lipides recommandés en fonction de l’âge, du risque cardiovasculaire et du schéma thérapeutique pour évaluer l’efficacité et l’observance.
Seuils de traitement LDL-C souhaitables en fonction du risque cardiovasculaire.


Modifié à partir de « Interventions nutritionnelles pour les adultes atteints de dyslipidémie : une perspective clinique » par la National Lipid Association, modèles alimentaires qui sont soit favorables, soit préjudiciables aux lipides et à la santé globale.

Médicaments à base de statines classés par intensité et réduction prévue du LDL-C.

Médicaments à base de statines classés par intensité et réduction prévue du LDL-C.

Thérapies non statiniques classées en fonction de la réduction anticipée du LDL-C et de leur impact sur les événements cardiovasculaires indésirables majeurs (MACI) dans les essais contrôlés randomisés (ECR).
Conclusion
En conclusion, le LDL-C est un facteur causal bien établi pour le développement de l’ASCVD qui doit être surveillé en temps opportun et peut être modifié par des interventions liées au mode de vie et aux produits pharmaceutiques.
N'oubliez pas, pour le LDL-C : : un taux plus bas et plus long est préférable .
Notez que la mesure et la gestion du LDL-C ne diminuent pas l’importance de prêter attention aux autres éléments du profil lipidique, notamment à la lipoprotéine (a), les triglycérides et les lipoprotéines de très basse densité, ainsi qu'à la gestion d’autres facteurs de risque modifiables de l’ASCVD.
PROSPECTIVE 2050
La cardiologie en 2050 : vers une médecine sans mauvais médecins ?
Pr. Atul Pathak, Dr. Walid Amara
13 juin 2025 /MESCAPE
https://francais.medscape.com/voirarticle/3612980
"Le temps du traitement : éradiquer les maladies"
Le concept de médecine personnalisée va prendre tout son sens.
Le troisième temps, c'est celui du soin ou du traitement. Je crois que le concept de médecine personnalisée va prendre tout son sens. C'est-à-dire qu'il y aura, d'abord, la possibilité, en fonction d'un risque donné, d'éradiquer une maladie.
Je prendrai l'exemple de l'hypercholestérolémie (je ne parle pas de l'hypercholestérolémie familiale homozygote, mais juste de la dyslipidémie banale). Elle sera prédéfinie parce qu'on pourra dire au patient « vous allez développer une dyslipidémie. » Cette condition pourra être en partie prévenue par les interactions entre les gènes et l'environnement. Je contrôle l'environnement et j'observe son impact sur ma condition, mais surtout, les traitements peuvent de manière très puissante et adaptée éradiquer une maladie ou la minimiser. Je parlais de l'exemple de la dyslipidémie parce qu'on sait que ce problème n'est pas dans sa valeur aiguë, mais dans l'exposition durant le temps à une valeur élevée ou modérément élevée. Mais, si vous éradiquez dès le départ ce risque, vous neutralisez la maladie et ses conséquences, et on peut ainsi décliner cette pharmacologie du futur, le traitement adapté pour le patient donné, avec une adaptation qui soit la plus fine possible, que ce soit dans la posologie, dans le type de traitement, en fonction du terrain du patient, de son historique, de ses antécédents et de son avenir."
SYNTHESE
Ce document de prépublication du Journal of Clinical Lipidology, rédigé par des spécialistes du National Lipid Association, fournit des recommandations simplifiées pour la gestion du cholestérol LDL (LDL-C) chez les adultes. Il souligne que le LDL-C est un facteur causal majeur des maladies cardiovasculaires athérosclérotiques (ASCVD) et qu'une réduction à long terme de ses niveaux est bénéfique. Malgré l'existence de directives, la mesure et la gestion actuelles du LDL-C ne répondent pas aux objectifs établis, ce qui justifie ce guide pour les cliniciens généralistes. Le texte aborde également les interventions de mode de vie et les traitements pharmacologiques, en insistant sur la sécurité des niveaux très bas de LDL-C.
La cardiologie en 2050 : vers une médecine sans mauvais médecins ?
Pr. Atul Pathak, Dr. Walid Amara
13 juin 2025 /MESCAPE
https://francais.medscape.com/voirarticle/3612980
"Le temps du traitement : éradiquer les maladies"
Le concept de médecine personnalisée va prendre tout son sens.
Le troisième temps, c'est celui du soin ou du traitement. Je crois que le concept de médecine personnalisée va prendre tout son sens. C'est-à-dire qu'il y aura, d'abord, la possibilité, en fonction d'un risque donné, d'éradiquer une maladie.
Je prendrai l'exemple de l'hypercholestérolémie (je ne parle pas de l'hypercholestérolémie familiale homozygote, mais juste de la dyslipidémie banale). Elle sera prédéfinie parce qu'on pourra dire au patient « vous allez développer une dyslipidémie. » Cette condition pourra être en partie prévenue par les interactions entre les gènes et l'environnement. Je contrôle l'environnement et j'observe son impact sur ma condition, mais surtout, les traitements peuvent de manière très puissante et adaptée éradiquer une maladie ou la minimiser. Je parlais de l'exemple de la dyslipidémie parce qu'on sait que ce problème n'est pas dans sa valeur aiguë, mais dans l'exposition durant le temps à une valeur élevée ou modérément élevée. Mais, si vous éradiquez dès le départ ce risque, vous neutralisez la maladie et ses conséquences, et on peut ainsi décliner cette pharmacologie du futur, le traitement adapté pour le patient donné, avec une adaptation qui soit la plus fine possible, que ce soit dans la posologie, dans le type de traitement, en fonction du terrain du patient, de son historique, de ses antécédents et de son avenir."
SYNTHESE
Ce document de prépublication du Journal of Clinical Lipidology, rédigé par des spécialistes du National Lipid Association, fournit des recommandations simplifiées pour la gestion du cholestérol LDL (LDL-C) chez les adultes. Il souligne que le LDL-C est un facteur causal majeur des maladies cardiovasculaires athérosclérotiques (ASCVD) et qu'une réduction à long terme de ses niveaux est bénéfique. Malgré l'existence de directives, la mesure et la gestion actuelles du LDL-C ne répondent pas aux objectifs établis, ce qui justifie ce guide pour les cliniciens généralistes. Le texte aborde également les interventions de mode de vie et les traitements pharmacologiques, en insistant sur la sécurité des niveaux très bas de LDL-C.
Commentaire
Des recommandations claires et applicables, si simultanément le médecin et le patient sont sur la même ligne.
Prescrire une statine reste en 2025 une "aventure", les préjugés des patients sur les statines restent très forts. Alors il faut des explications, de la pédagogie et de la persévérance.
Mais on y arrive !
Les recommandations concernent en vérité TOUTES LES LOCALISATIONS ATHÉROMATEUSES SYMPTOMATIQUES.
Il existe encore trop de médecins "anti statines" en France… leur nombre peut être évalué entre 10 et 15% !
Copyright : Dr Jean Pierre Laroche / 2025